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mardi 9 novembre 2010

Autoportrait (11)

 Nicole Brossard (1943-)

« Peut être que l'auto-traduction est une chose naturelle pour un Québécois. C'est ce qu'on fait quand on traduit notre différence par rapport aux Français de France. Nous passons constamment du français au québécois et vice-versa ; et ce mouvement crée de nouveaux espaces où la langue française peut se renouveler. Je suppose que ce genre de renouvellement arrive également en ce qui concerne le français, l'anglais, l'espagnol ou le portugais au niveau de régions, de pays ou de continents entiers. Le fait d'être isolé de l'Europe… (...)
Le simple fait de savoir que des choses se passent dans une langue, qui ne se passent pas de la même manière, voire n'existent pas dans une autre me fascine. Par exemple, au Vietnam quand la pluie tombe, elle tombe de tant de façons différentes qu'ils ont 15 mots pour exprimer le mot "pluie", de la même façon que les Inuits dans le Nord ont énormément de mots pour qualifier la couleur et la qualité de la neige ou de la glace, parce que pour eux c'est une question de vie ou de mort. » (extrait de l'entretien avec Nicole Brossard : "De la traduction et d'autres sujets pertinents", par Marcella Durand, disponible à l'adresse: http://www.doublechange.com/issue2/brossardfr.htm)

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