« Je lisais et parlais deux langues. J'écrivais l'une de gauche à droite et l'autre de droite à gauche, le roumain avec assurance, l'hébreu avec hésitation. Chacune me donnait accès à un monde différent. La première à la vie ordinaire, la réalité concrète. La seconde au monde imaginaire. Ce qui a dû creuser un écart plus profond entre les deux que si j'avais pensé et rêvé dans une seule langue. Mais j'aime à croire qu'il en faudrait deux à chaque enfant : l'une pour le monde d'ici et la seconde pour le monde autre. » (Serge Moscovici, Chronique des années égarées, Paris, Éditions Stock, 1997, p. 53)
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